Je suis né en 1979 dans un foyer français catholique. Fils d'une maman française et d'un papa italien, tous les deux cathos, pratiquants, papistes. Nés fin 1952 et fin 1957, ils ont connu, tout jeunes, la messe dite Tridentine.
J'ai été élevé dans des écoles catholiques mettant en pratique les préceptes de Vatican II (le catéchisme "Pierres vivantes", les hosties remplacées par du pain de campagne présenté dans des panières où chacun se servait à tour de rôle, les discours tantôt lénifiants, tantôt culpabilisateurs, toujours politisés, les messes "des jeunes", les messes sans révérence, les messes "concert" ou "la chorale", composée de laïcs qui avaient pris la main sur le déroulement de la messe, les "célébrations eucharistiques", où M. & Mme Trucmuche étaient devenus prêtre et prêtresse...).
J'ai tenu bon, épaulé régulièrement dans ma vie de Foi par des prêtres formidables qui ressentaient intensément que l'édifice était brinquebalant et qu'il fallait étayer, consolider.
Puis, à 40 ans, j'ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse. Je l'ai rencontré à l'Abbaye de Lagrasse, dans l'Aude. J'avais appris que S.E. le Cardinal Sarah allait prêcher pour Pâques. J'ai tout de suite beaucoup aimé cette magnifique liturgie, ce sens aigu du sacré, du détail, de la beauté. J'étais fasciné par ce que j'appelais le "ballet". Bien que complexe, à mes yeux, cette liturgie était très fluide, très apaisante.
J'ai recommencé à prier pendant la messe, à intérioriser chaque temps, à méditer. La messe rite Saint Pie V est devenue pour moi une source de nourriture spirituelle, de joie intérieure. Le fait que seuls les membres de la chorale chantent ne me dérange absolument pas : je suis concentré sur l'Essentiel ! Je trouve que célébrer Ad Orientem est tellement plus sensé, tellement plus beau ! Le prêtre nous entraîne à sa suite vers la Lumière ! "Rien n'est trop beau pour le bon Dieu", disait le Saint Curé d'Ars, et c'est vrai !
La liturgie de la messe Tridentine élève l'âme des fidèles par sa beauté, sa pureté. Le fait qu'elle ait été épurée de toutes les scories au cours des siècles et qu'elle nous soit parvenue prouve qu'on ne badine pas avec la Sainte Messe.
Vatican II a sûrement du bon, mais hélas, la manière dont l'Eglise, ses cardinaux, ses évêques, ses prêtres, ses laïcs "engagés" en ont fait usage a conduit à un échec cuisant. Le nombre de séminaristes diocésains s'est effondré. Le nombre de séminaires diocésains fermés est effrayant. Le nombre de prêtres diocésains est - mathématiquement - en chute libre. Le nombre de fidèles est en chute libre.
Par contre, le nombre de séminaristes pour les communautés traditionnelles explose. Le nombre de prêtres jeunes super bien formés (Christ Roi, Saint-Pierre, Missionnaires de la Miséricorde) explose.
Le nombre de fidèles revenant à la messe rite Saint Pie V explose. Le nombre de jeunes cherchant des prêtres de valeur enseignant le catéchisme selon la tradition est énorme.
Dieu n'abandonne pas ses brebis, même quand le message de ses ministres est parasité par des ondes contradictoires et incompréhensibles. La belle liturgie redonne espoir et regonfle les cœurs de joie et de Foi. Et dans l'adversité, c'est encore plus beau d'en profiter !