Je suis née en 1974. Mes parents étaient croyants, non-pratiquants. J’étais inscrite au catéchisme dans la paroisse locale selon Vatican 2. J’ai passé des mois à coller des pétales sur des tiges de fleurs. Je n’ai absolument rien appris. J’ai fait ma communion, puis ma confirmation. Lors d’une messe de Noël, alors que je devais avoir 7 ou 8 ans, l’animateur a eu le malheur de faire chanter : "ne cherchez pas Dieu dans les nuages". Malheureusement, j’avais une foi d’enfant qui cherchait Dieu dans les nuages. Première désillusion ! Où était donc ce Dieu qui n’était ni au catéchisme ni dans les nuages ?
Mes parents avaient une maison de campagne et nous allions à ma demande à l’église du village. Un vieux curé officiait, en latin. J’ai découvert cette messe à laquelle j’ai été tout de suite sensible. Mes parents ont vendu leur résidence secondaire et ce fut fini.
Je me suis éloignée chaque année un peu plus de la foi et de la pratique. Je n’ai pas ou peu suivi la catéchèse au collège et à peine plus au lycée.
J’ai fait du scoutisme chez les guides de France alors que j’étais à l’université. J’ai redécouvert la pratique, celle des messes en camp. J’ai trouvé mon premier emploi à Lyon où j’ai continué le scoutisme. J’allais à la messe des scouts une fois par semaine. J’ai rencontré un jeune prêtre qui célèbre en français face au peuple. J’ai retrouvé la beauté des messes que j’avais vécue durant mon enfance.
Une amie assistait également à des messes traditionnelles. Je l’ai supplié de m’y emmener. Elle a refusé, malgré mon insistance. Son argument était, que si elle m’emmenait, jamais je ne pourrais retourner dans une messe en français face au peuple. Je lui ai promis que cela ne m’arriverait pas. Elle a cédé. Lors de la première messe traditionnelle, mon âme a repris son souffle. J’avais enfin trouvé un lieu, une messe, un rite qui me conviennent, sans guitare, tambourin, applaudissements, et mouvements de personnes tout au long de la messe.
Rien que le silence de l'âme qui parle à son Dieu, la beauté du rite, le respect offert à Dieu. Je me suis dit que là était ma place.
Depuis, je fréquente une chapelle de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre. Je m’y sens bien. Un de mes plus beaux souvenirs est une messe basse, un dimanche soir, durant laquelle le prêtre a dit tout doucement devant moi, dans un silence magnifique :"corpus dominus nostri jésu christi custodiat anima tua ad vitam aeternam" (Que ton âme garde le corps de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle). Un délice !