Je fus longtemps un catholique très peu pratiquant.

Je trouvais la Messe ordinaire dite Paul VI, ennuyeuse, mièvre, plate.

Je tentais pourtant de m’y rendre dans les plus belles cathédrales, en vain.

Je ne sais quel fut le déclic, peut-être une lecture ou une vidéo.

La Messe traditionnelle ? Ah bon, il y aurait une telle Messe !

Comme beaucoup de catholiques, instruit par l’église post Vatican II et sa Messe de 1969, je ne connaissais pas l’évolution de l’église dans les années 1960. Vatican II me parlait, sans en connaître le contenu et les conséquences.

Je cherchais le lieu où je pourrais découvrir la Messe traditionnelle. J’avais le choix entre deux églises et deux fraternités. C’est la proximité géographique qui a décidé.

Je me rendis donc un dimanche matin à la Messe traditionnelle. J’ai été accueilli par des sourires et autres marques de politesse. J’ai pris un livre de chants et j’ai remarqué que ceux du jour étaient inscrits sur un petit tableau avec les numéros des pages concernées.

Les fidèles arrivaient, de tout âge, du nourrisson aux personnes très âgées. Ce fut un moment de grande fraîcheur et de joie de voir tant de jeunes couples et leurs enfants.

Que c’est beau de voir des touts petits de 3 ou 4 ans faire leurs signes de croix et leurs génuflexions !

Une petite cloche a retenti. La chorale a entonné un très beau chant polyphonique. Le prêtre est arrivé à la suite des servants de Messe.

Il était revêtu de sa soutane noire sur laquelle il portait un surplis et une magnifique chasuble. Les servants de Messe portaient aussi une soutane noire avec un surplis blanc. L’ensemble était très beau et tendait à nous montrer que nous rentrions dans le sacré.

Le prêtre s’est positionné face à l’autel et la Messe a commencé.

Le latin a contribué à donner une impression sacrée, il amplifiait les mystères de la foi. Je savais que je retrouverais la signification des paroles après de simples recherches. Je me suis donc abandonné.

Tout était précis et beau. Les chants alternaient entre polyphonies et grégoriens.

Ce chant sacré m’a toujours élevé l’esprit. Dans une telle Messe, c’est encore plus fort.

Le prêtre a fait un beau sermon en français.

L’intensité est montée lors de l’élévation du Corps du Christ puis du calice. Le prêtre était toujours face à l’autel et on voyait l’hostie et le calice s’élever au-dessus de lui, juste en dessous de la Croix de l'autel, c'était magnifique.

Puis est venue le moment de l’Eucharistie. Un large prie-Dieu fut posé devant le choeur. Trois fidèles pouvaient ainsi s’agenouiller. Le prêtre déposait soigneusement les hosties sur la langue des fidèles pendant qu’un servant de Messe portait un petit plateau en dessous du menton du récipiendaire. La solennité était à son comble.

La Messe s’est terminés au son du latin et des chants.

Je suis reparti, interloqué, ravi, interrogatif. Beaucoup de questions étaient en suspens.

Je suis revenu 3 ou 4 dimanches de suite avant de ressentir le besoin de prendre du recul et de réfléchir.

Durant plusieurs mois, j’ai beaucoup lu. Je suis retourné 2 fois à la Messe moderne dans une petite ville proche de mon domicile. Mon ressenti fut encore pire.

Cette Messe n’est pas au même niveau spirituel me suis-je dit !

L’âge des fidèles commençait à 50 ans, pas de jeunes.

Que sera cette messe en ce lieu dans 20 ans ? Me suis-je interrogé.

Je suis retourné très vite à la Messe traditionnelle et l’envie de m’y rendre chaque dimanche et jour de fête et parfois davantage ne m’a plus quitté depuis. Je me suis acheté un missel où chaque page contient le texte en latin et sa traduction.

J’étais prêt. Ma réflexion avait mûri.

Depuis, je fais partie de la chorale et j’apprends le grégorien et je me rends disponible pour l’apostolat.

La Messe traditionnelle a fait de moi un véritable catholique pratiquant, avec la démarche personnelle quotidienne inhérente. Très imparfait, certes ! Mais en chemin.

Ce parcours m’est très personnel, à chacun le sien.

Mais je pense réellement que tous les catholiques devraient découvrir la Messe traditionnelle qui a mis tant de siècles à évoluer.

Je vous souhaite le meilleur.

Puisse le Seigneur et Notre Divine Mère vous guider.

In Christo.

Témoignage de Jean-Sébastien :